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Marlène FRAYTAG - Artisanat d’art — Travail du bois

N° fiche : 2346 - Dernière mise à jour : 2016-07-21
Artisanat, métiers d'art

Résumé

Marlène Fraytag travaille les essences locales de bois et les transforme en objets d’art. La spécialité de Touch’du bois est le stylo, mais Marlène propose aussi des bijoux et d’autres produits. Elle vend sur les marchés et prend des commandes par téléphone.

Portrait

Marlène Fraytag est arrivée à Mayotte en 2013 suite à la mutation de son mari. Fleuriste de formation, Marlène nourrissait depuis longtemps l’envie de monter son entreprise. Parmi les personnes qui l’ont accueillie sur l’île, Claude, un militaire retraité, avait un commerce artisanal autour du bois. Il fabriquait des stylos. Claude souhaitait passer la main, Marlène a saisi l’occasion de créer son propre emploi et de concrétiser son désir d’entreprendre. Lancer une activité de fleuriste semblait compliqué dans le contexte mahorais. Pendant 9 mois, Claude a initié Marlène au travail du bois et à la production des stylos qui avaient acquis une certaine notoriété à Mayotte.

Une fois que l’apprentie a bien assimilé toutes les techniques et les savoir-faire de ce métier d’art, Claude a fait une cessation d’activité et Marlène a créé son atelier Touch’du bois sous le statut d’entreprise individuelle. C’était en mars 2013, elle avait alors 31 ans. La BGE Mayotte a aidé Marlène, notamment pour la demande du prêt d’honneur Nacre et la subvention PIJ (projet initiative jeune). Cela s’est fait un peu dans la précipitation, étant donné que l’âge limite pour la subvention allait être dépassé. La conséquence de cette précipitation est la préparation d’un plan de financement ne prévoyant pas assez précisément les dépenses à venir. Avec 25 500 €, dont une partie empruntée à la banque, Marlène a pu racheter le fonds de commerce de Claude, mais il lui manquait de la trésorerie. Les deux premières années furent donc juste de ce point de vue.

Claude a accompagné Touch’du bois dans sa première année d’activité. Marlène fabrique les stylos à bille ou à plume, les tire-bouchons, les vaporisateurs à parfum et autres objets avec des essences de bois locales : ylang-ylang, jaquier, m’chélélé, litchi, manguier, etc. Cette matière première provient d’un ramassage et d’un séchage exécutés par Marlène. Pour le catalogue, elle diversifie la gamme, ajoute des nouveautés. L'atelier propose également de la bijouterie. Elle embauche en CDI Massondi, un jeune artisan qui fabrique une collection de bijoux en argent et aussi en graines de palmier raphia.

Marlène fait au minimum deux marchés par mois, c’est ainsi qu’elle écoule sa production. Elle accepte les commandes par téléphone et se déplace pour livrer dans sa région. La réputation des stylos de son prédécesseur était bonne, elle n’a pas eu beaucoup de communication à faire pour continuer les ventes. Le bouche-à-oreille fonctionne bien et elle n’a pas déçu en reprenant l’affaire. Ses clients sont à la fois des métropolitains (notamment les fonctionnaires et les gendarmes), mais aussi les locaux qui commencent à s’intéresser à ses articles.

Partenariats

Marlène Fraytag a été suivie par la BGE Mayotte pour les parties préliminaires à la création, ainsi que la constitution du dossier Nacre et de la subvention PIJ. Elle est récompensée au concours Talents de la BGE par le prix femme entrepreneure en 2013.

Claude, celui à qui elle rachète le fonds de commerce, lui aura appris le métier de tourneur sur bois et il l’a accompagnée dans ses premiers pas à la tête de Touch’du bois. Elle a su diversifier la gamme des créations, tout en restant fidèle à ce qu’il avait fondé.

 

Résultats

La première année, Touch’du bois a réalisé un chiffre d’affaires de 43 000 €. Cependant, les frais de fonctionnement sont importants, notamment ceux liés au CDI avec le bijoutier. En 2016, ce dernier est en pleine création de sa propre structure.

Marlène souhaite développer sa production et vendre davantage. Pour cela, elle vise la clientèle des Mahorais qui sont de plus en plus réceptifs à l’artisanat local. Dans le contexte économique de Mayotte et sur ce secteur spécifique, Madagascar propose des articles très concurrentiels. Marlène voudrait que davantage d’artisans d’art émergent pour être plus forts et pouvoir changer le marché à leur avantage.